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Vous est-il déjà arrivé de vous demander pourquoi votre enfant agit ainsi ? Pourquoi crie-t-il/elle alors que tout semble aller bien ? Pourquoi un biscuit légèrement cassé suscite en lui /elle des émotions et des réactions aussi fortes et vives ? En tant que parents, nous avons souvent tendance à nous questionner. Aussi, ces questions et bien d’autres encore peuvent effleurer notre esprit. Afin de faire au mieux pour nos enfants, il est essentiel de connaître le fonctionnement de leur cerveau et les particularités liées à leur âge. C’est pourquoi je vous livre, dans cet article, quelques pistes pour mieux comprendre votre enfant.

 

L’immaturité du cerveau de l’enfant

Le cerveau de l’enfant et même de l’adolescent n’est pas entièrement développé, comme nous le démontrent les découvertes les plus récentes des neurosciences.

En effet, le cerveau commence à se développer pendant la période intra-utérine mais sa maturation se prolonge jusqu’à la fin de l’adolescence et même au-delà. Comme nous le dit le Dr. Catherine Gueguen*, pédiatre de renom et référence dans le domaine de la parentalité en France :

Notre cerveau est en réalité composé de 3 parties différentes, fruit de l’évolution de l’être humain au fil des siècles. Ainsi, c’est comme si nous possédions 3 cerveaux en un seul. En voici les différentes parties :

 

  • Le cerveau archaïque ou « reptilien », qui est la partie la plus ancienne du cerveau de l’être humain et qui a deux fonctions. La première est de gérer les processus physiologiques primaires comme la respiration et le rythme cardiaque. La deuxième consiste à déclencher des réflexes de fuite ou d’attaque face à un danger, dans une optique de survie.

 

  • Le cerveau émotionnel ou « système limbique », qui a surgit chez les premiers mammifères. Il nous permet de ressentir toute une gamme d’émotions et est également impliqué dans les processus de mémoire et d’apprentissage.

 

  • Le « cerveau supérieur », connu comme néocortex, survenu chez les primates et représentant 85% du volume cérébral humain. Le néocortex recouvre les parties les plus anciennes du cerveau, c’est-à-dire le cerveau archaïque et le cerveau émotionnel. Ce cerveau est impliqué dans les fonctions cognitives supérieures, comme le langage, la conscience, les commandes motrices volontaires, entre autres. C’est grâce à cette partie de notre cerveau que nous pouvons faire preuve de créativité, de raisonnement et de capacité de résolution de problèmes. C’est également ce cerveau qui nous permet d’être empathique et d’accéder à la conscience de soi.

 

Or, pendant les premières années de l’enfance, le néocortex est encore en formation, ce qui fait que l’enfant n’exerce pas encore un contrôle complet sur ses cerveaux archaïque et émotionnel. Ces deux autres parties de son cerveau sont donc dominantes les premières années de vie.

Ceci explique notamment l’impossibilité pour l’enfant de prendre du recul face à ses émotions, d’où les « tempêtes émotionnelles », communément appelées à tort de « caprices ». Effectivement, le jeune enfant ne fait pas de caprices puisque son cerveau est incapable de manipuler sciemment.

 

Photo de Allan Mas, sur Pexels

 

L’enfant ne fait pas de bêtises, il fait des expériences

En tant qu’adultes, et en raison de l’éducation que nous avons nous-mêmes reçue, il nous arrive d’attribuer aux enfants des intentions qu’ils n’ont pas en réalité.

Ainsi, je vous propose de revoir notre vision de l’enfance, y compris de la notion de « bêtise ».

Lorsque l’enfant fait quelque chose que nous avons tendance, en tant qu’adultes, à qualifier de « bêtise », cela peut venir de plusieurs raisons :

  • Un acte de maladresse parce que l’enfant ne maîtrise pas encore son geste ou ses mots.
  • Un besoin/demande d’attention de l’enfant si son réservoir affectif est vide. Il arrive que qu’en tant que parents nous soyons très occupés par nos quotidiens chargés et que l’enfant se sente seul ou ait besoin de notre présence mais ne sache pas l’exprimer.
  • Un besoin non comblé. Par exemple lorsque l’enfant a faim ou sommeil et que, encore une fois, il ne sait pas ou n’arrive pas à nous l’expliquer.
  • Un besoin d’exploration. L’enfant va alors refaire la même expérience plusieurs fois pour voir si le résultat est toujours le même. Il s’agit de quelque chose tout à fait normal. (Exemple : toucher les boutons de la machine à laver ou du four, transvaser de l’eau d’un verre à l’autre, etc.) On peut alors lui proposer de faire d’autres choses à la place, qui répondent au même besoin.

 

Photo de Sharon McCutcheon, sur Pexels

 

L’enfant fait de son mieux

L’enfant est sur ce monde depuis peu, donc il ne connaît pas encore tout du monde qui l’entoure, ni de lui-même.

Il est important d’essayer de se mettre à sa place pour mieux le comprendre. Je vous invite donc à imaginer que vous atterrissiez un jour sur une planète inconnue. Ou tout le monde parle une langue que vous ne connaissez pas, où vous éprouvez des sensations physiques et des émotions que vous n’aviez jamais ressenties auparavant. Tel est le bébé quand il vient au monde. Il doit tout apprendre.

Pour pouvoir bien apprendre, il est essentiel que l’enfant se sente en sécurité et pour cela, il va faire confiance à sa figure d’attachement principale : la personne qui s’occupe le plus de lui. Que ce soit la maman, le papa, ou une autre personne, selon les histoires de vie de chacun.

L’important c’est que l’enfant puisse se sentir en sécurité et savoir qu’il peut effectivement faire confiance à cette personne.

L’enfant fait de son mieux pour apprendre à se connaître, à connaître le monde et tout ce qui l’entoure et l’expérimentation fait partie de ce processus. Et comme tout processus d’apprentissage, l’erreur en fait partie et est naturelle ! L’enfant a donc le droit à l’erreur, comme tout le monde.

 

Essayons donc de faire confiance à nos enfants et d’être leur port d’abri en toutes circonstances. Nous avons, nous aussi, droit à l’erreur, l’important étant de faire de notre mieux pour les accompagner dans le respect. Et vous, avez-vous d’autres pistes pour mieux comprendre nos enfants ?

 

*Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le livre « Pour une enfance heureuse » du Dr. Catherine Gueguen, qui explique en détail le développement du cerveau et les besoins de l’enfant et de l’adolescent, en prenant en compte les dernières découvertes sur le cerveau.

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